L’AUTRICHE RESTREINT LE DROIT D’ASILE

L’Autriche restreint le droit d’asile

Le premier tour de l’élection présidentielle autrichienne a vu le candidat d’extrême droite Norbert Hofer arriver en tête avec 36 % des votes et les 2 partis de la coalition du gouvernement : socio-démocrates et conservateurs atteindre 11% chacun.

Dans la foulée, le Parlement autrichien vient de faire voter une loi des plus strictes en matière de droit d’asile.

Le texte adopté par les parlementaires autrichiens comporte deux volets :

  • Tout d’abord la possibilité d’avoir recours à un « état d’urgence » migratoire qui pourra être mis en place pour une durée de deux ans.

En cas d’afflux massif de demandes d’asile, dépassant les capacités des services de l’Etat, tous les demandeurs d’asile peuvent être refoulés aux frontières, sauf s’ils peuvent prouver qu’ils sont persécutés dans le pays d’où ils arrivent (Italie ou Slovénie par exemple). Cette mesure vise à anticiper une arrivée massive de migrants en provenance des grandes routes migratoires : des Balkans, fermée pour l’instant ou d’Italie au départ de la Lybie.

  • Les permis de séjour accordés aux réfugiés seront limités à trois ans. Après cette période initiale, la situation dans les pays d’origine sera examinée. S’il n’y a plus d’état de guerre dans leur pays, les réfugiés devront rentrer chez eux.

De plus, l’Autriche met un coup de frein au regroupement familial

En 2015, 90 000 réfugiés se sont installés en Autriche, représentant plus de 1% de la population totale, qui s’élève à 8,57 millions d’habitants.

Le gouvernement autrichien a déjà reçu 18 000 demandes d’asile depuis le 1erjanvier 2016. Le gouvernement a annoncé qu’en 2016, le pays accueillerait au maximum 37 500 personnes, un chiffre supérieur à la moyenne des migrants accueillis par les autres pays européens.

Par ailleurs des contrôles renforcés seront installés à la frontière italienne, en particulier au col du Brenner où une barrière de protection de 380 mètres sera installée, malgré les inconvénients que représente un tel obstacle pour le trafic entre deux pays de l’Union européenne. Ces mesures de sécurité s’inscrivent dans un ensemble de mesures qui ont nécessité une rallonge budgétaire de 1,3 milliard d’euros pour l’armée et de 1,1 milliard d’euros pour le ministère de l’Intérieur.

Le déficit public de l’Autriche s’était amélioré en 2015 et était tombé à 1,2% du PIB. La charge supplémentaire de 2,4 milliards impactera négativement le ratio 2016.