LA HONGRIE EN QUESTIONS

CONFERENCE-DEBAT
11 février 2016  Mairie du 7e

« LA HONGRIE EN QUESTIONS »

Son Excellence Monsieur György KAROLYI
Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Hongrie en France

Introduction par Mme Antonia BLEY,
Présidente du Pôle européen de Lyon et Rhône-Alpes.

La Hongrie est un pays de 10 millions d’habitants enclavé au cœur de l’Europe centrale, ayant frontière commune avec la Slovaquie, l’Ukraine, la Roumanie, la Serbie, la Croatie, la Slovénie, l’Autriche.

Quelques rapides repères historiques pour nous permettre un peu de recul dans notre réflexion.

La Hongrie est appelée également le pays des Magyars car en effet ce sont les tribus Magyars originaires de l’Oural qui forment au 9 e siècle une principauté.
Un de leurs descendants, Etienne 1er fonde le royaume de Hongrie en l’an 1000, et l’inscrit dans l’obédience du catholicisme romain et donc de l’occident. Aujourd’hui 75 % des Hongrois sont chrétiens, 55 % catholiques et 20 % protestants.

Le pays prospère et s’étend notamment au 14e sous le règne d’une branche de la famille capétienne, la dynastie Anjou Luxembourg qui intègre dans le blason du pays la croix de Lorraine (Charles 1er Robert).

Au 16e siècle, Les Turcs envahissent le pays avant de venir mettre plusieurs fois le siège devant Vienne L’occupation dans les zones conquises dure 150 ans. C’est une période d’éclipse et de dépeuplement où Les Hongrois connaissent le sort des dhimmis, paiement du kharadj (capitation), enlèvement des garçons pour en faire des janissaires.

En 1686, les Turcs refluent suite aux victoires autrichiennes, et pendant 2 siècles de 1686 à 1867, le pays passe sous la domination des Habsbourg et de l’Autriche. Les nombreuses guerres d’indépendance menées par le peuple hongrois aboutirent à partir de 1848 et en 1867 le compromis de Vienne donne naissance à l’empire austro-hongrois.

La 1ere guerre mondiale, met fin à cet empire allié à l’Allemagne. La Hongrie se sépare de l’Autriche, devient une république en 1918 et le traité de Trianon de 1920 dessine ses frontières actuelles. Ce traité est un traumatisme pour les Hongrois qui perdent alors 72 % de leur territoire et l’accès à la mer sur la côte croate et 1/3 de leur population magyare, qui devient alors une importante minorité hongroise de plusieurs millions de personnes dans les pays limitrophes.

L’espoir de retrouver les territoires perdus a sans doute conduit les dirigeants hongrois à s’allier à l’Allemagne lors de la 2e guerre mondiale. L’armée rouge a conquis le pays qui devient dès 1949 une république populaire, à coloration stalinienne, incluse dans le camp des pays de l’Est et membre du Pacte de Varsovie.

En 1956, La Hongrie se soulève contre cette domination soviétique. L’URSS envoie des chars à Budapest et l’insurrection est durement réprimée, conduisant la population à se réfugier notamment en France dans des conditions dramatiques. Je tiens à saluer d’ailleurs les Hongrois dans la salle qui ont vécu ces évènements qui les ont amenés jusqu’à Lyon, parfois à pied.

On peut ainsi comprendre que c’est La Hongrie qui a réalisé la première brèche dans le rideau de fer en ouvrant sa frontière avec l’Autriche dès le 1er janvier 1989. Le mur de Berlin tombe la même année mettant un terme à l’Europe de l’Est et permettant désormais la réunification du continent européen.

La Hongrie devient un pays démocratique. Les premières élections libres ont lieu en 1990.

Dès 1999 la Hongrie rejoint l’OTAN et le 1er mai 2004 devient membre de l’UE mais il faut noter qu’elle n’est pas membre de la zone euro.

De 1990 à 2010, le pays adopte les règles de l’économie néo-libérale, l’état abandonne son contrôle sur l’économie et s’ouvre largement aux multinationales.

En 2010, dans un environnement national et international de crise générale, les élections donnent une victoire éclatante au parti de centre droit Fidesz –Union civique hongroise- avec ¾ des sièges de l’assemblée. Son chef, Viktor Orban devient premier ministre succédant ainsi au parti socialiste. Les élections législatives et régionales de 2014 confirment cette victoire du Fidesz.

Viktor Orban mène une politique énergique et singulière, en marge de la politique des autres états membres et qui peut sembler peu conforme à celle de l’Union européenne,
Car en effet cette politique est marquée par la centralisation des pouvoirs et la reconquête de la souveraineté ce qui ne laisse personne indifférent, ni les autorités européennes qui lancent des procédures d’infraction, ni les autres états membres, ni les médias.

Ainsi en matière de cadre politique :
– une nouvelle constitution, la loi fondamentale du 1er janvier 2012 qui inscrit notamment que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme, que la monnaie nationale est le forint….
-une réduction du rôle de la cour constitutionnelle
-une remise en cause de l’indépendance de la Banque centrale alors que cette indépendance est la pierre angulaire du néo-libéralisme,
-l’instauration d’une instance de régulation des médias qui laisse craindre pour leur pluralité.
Plus récemment, il est question d’inscrire dans la constitution un état d’urgence qui serait sans contrôle efficace.
Que penser de cette politique, faut-il craindre pour les libertés publiques et pour l’état de droit ?

En matière économique, cette politique se concrétise
-par une reprise du contrôle des secteurs stratégiques de l’état,
-par des mesures de contrôle des prix et de taxation des entreprises étrangères notamment des multinationales. Ainsi, GDF a été amené à céder sa branche électricité à une entreprise hongroise MET Zrt.
Quels sont les résultats de cette politique économique peu conforme au néo-libéralisme prôné par Bruxelles ?

En matière de politique extérieure la Hongrie a initié une diversification de ses relations commerciales voire stratégiques en s’ouvrant à la Russie et à la Chine.
Cette politique tranche avec celle de Bruxelles qui privilégie un alignement sur les Etats-Unis avec lesquelles elle négocie le traité transatlantique et qui soutient par ailleurs des mesures de rétorsion à l’encontre de la Russie.

Depuis 2015 est venue se greffer un sujet de discorde supplémentaire relatif aux immigrés, où on a vu un pays de l’Union, pourtant inscrit dans l’espace Schengen, fermer ses frontières, refuser le plan de répartition des réfugiés de l’Union contre lequel il intente un recours judicaire devant la CJUE, aggrave sa législation sur le droit d’asile tout en augmentant les pouvoirs de la police et de l’armée contre les migrants.

En même temps Viktor Orban, ancien président du conseil de l’Union européenne, déclare lors d’un déplacement en Allemagne en septembre 2014
« Par-dessus tout, nous remercions l’Ouest pour l’adhésion de la Hongrie à l’UE il y a dix ans ».

La Hongrie réalise ¾ de ses échanges commerciaux avec l’Union européenne et attend, d’ici 2020, au titre des fonds structurels 20,5 milliards d’euros qui assure le financement de 97 % de ses investissements.

Comme on peut le constater les interrogations sont nombreuses.

Nous avons l’honneur d’accueillir son excellence Mr Gyorgy KAROLYI, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, de Hongrie en France.

Nous vous remercions infiniment M. l’Ambassadeur d’avoir accepté notre invitation à Lyon et le défi de répondre à nos questions et à toutes celles que le public présent pourra poser.

Conférence de Son Excellence Monsieur György KÁROLYI,

Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Hongrie en France

« LA HONGRIE EN QUESTIONS »

On entend souvent cette question sous forme d’alternative « vous sentez-vous national, ou vous sentez-vous européen ?» pour en tirer des conclusions sur le sentiment pro- ou anti- européen.
Or, il n’y a pas d’opposition, on ne se sent pas l’un ou l’autre, mais une juxtaposition, on se sent l’un et l’autre, national et européen.

Au début des années de 1990, une politique néo-libérale a été menée en Hongrie, mais à cette époque le néo-libéralisme était à la mode. Dans l’intervalle cependant, les excès d’un libéralisme incontrôlé sont apparus. Le parti SZDSZ (Alliance des Démocrates Libres) qui incarnait ce mouvement et qui recueillait 20 à 25 % des suffrages au début des années 90, s’est progressivement décomposé. Aux élections législatives de 2010, il n’a pas recueilli un nombre de voix suffisant pour être représenté au Parlement (5%), et il s’est par la suite sabordé. Le courant néo-libéral a donc clairement été rejeté par l’électorat hongrois.

Le pays voulait donc un changement d’orientation et a porté au pouvoir le FIDESZ de M. Viktor ORBAN, qui gouverne depuis en alliance avec le Parti Chrétien-démocrate KDNP. La situation héritée en 2010 après huit années de gouvernement socialiste-libéral était catastrophique. Beaucoup comparaient la Hongrie à la Grèce. Aujourd’hui, six ans après, les indicateurs économiques sont au beau fixe. Comment cela a-t-il pu se produire ?

Le premier soin du nouveau premier ministre a été de rencontrer le président de la Commission européenne, M. BARROSO, pour lui expliquer que malgré la procédure pour déficit excessif engagée contre la Hongrie, il lui demandait un délai, de l’ordre de un à deux ans, pour relancer l’économie. Sans doute sous la crainte d’une généralisation du cas grec aux autres pays d’Europe, M. BARROSO opposa un refus catégorique à cette demande.

M. Orbán est donc rentré à Budapest avec pour tâche de remettre sans délai en état les finances publiques hongroises.
A la suite de la crise de 2008, la Hongrie avait reçu un prêt du FMI et de l’Union européenne de près de 20 milliards d’euros. Ce prêt était assorti de conditions prescrivant un certain nombre de mesures d’austérité, que l’économie et la société n’étaient toutefois pas en état de supporter dans un pays où le revenu moyen est trois fois inférieur au niveau français.

Il y a en principe trois moyens possibles pour rétablir l’économie :
-taxer les ménages,
-réformer l’Etat,
-taxer les institutions financières et les entreprises.

Le gouvernement a fait le choix de ne pas toucher aux ménages, qui n’auraient socialement pas supporté des restrictions de revenu supplémentaires.

Il a en revanche choisi de faire participer les grandes entreprises et les institutions financières – qui n’avaient jusqu’alors guère participé à l’effort de solidarité nationale – par le biais de différentes « taxes de crise », conçues comme provisoires jusqu’à l’amélioration de la situation.

Dans le même temps, l’Etat prenait sa part dans l’effort par la mise en œuvre des grandes réformes structurelles visant à réduire les dépenses publiques.

Cette politique a été possible car le gouvernement disposait d’une large majorité au Parlement (près des 2/3 des sièges). Il a réformé également le code civil, le droit du travail, les droits au chômage.

Aujourd’hui, la croissance du pays est de l’ordre de 3 %, le déficit budgétaire proche de 2%, la dette publique à 75 % et le taux de chômage à 6,2 %. La procédure de l’Union européenne pour déficit excessif a été levée en 2013, le prêt du FMI a été remboursé par anticipation.

Cette situation est bénéfique non seulement pour la Hongrie mais aussi pour l’Europe, car la Hongrie peut être un moteur pour aider au redémarrage du reste de l’Europe.

Il faut souligner que la majorité des 2/3 au Parlement résulte de l’obtention de 46 ou 47 % des suffrages exprimés, avec un mode de scrutin qui mêle, pour moitié, un scrutin de circonscription « à la française », et pour moitié une partie proportionnelle. Il faut remarquer qu’avec un mode de scrutin seulement majoritaire comme en France, la majorité au Parlement aurait été encore plus importante.

Une réforme de la constitution était nécessaire. En 1990, l’ancienne constitution de 1949, décalquée sur la constitution de l’URSS de 1936, avait certes été expurgée de tous ses éléments dictatoriaux, mais cette modification avait toujours été considérée comme provisoire parce que jamais avalisée par la représentation nationale. De l’entrée en démocratie en 1990 et jusqu’en 2010, l’adoption d’une nouvelle constitution n’avait pas été possible faute de la majorité qualifiée nécessaire. En 2010, cette majorité était obtenue, et le gouvernement avait reçu un mandat clair de l’électorat sur son programme : établir une société démocratique et européenne.

La constitution de 2012 comporte une importante partie déclarative, profession de foi de la Hongrie démocratique, qui sur beaucoup de points reprend les termes de conventions et de traités européens.

En ce qui concerne la « centralisation des pouvoirs », elle semble normale dans un environnement démocratique. C’est l’électorat qui l’a voulue, et qui en a donné mandat au premier ministre.

L’installation « d’hommes favorables au pouvoir » dans les institutions, résulte aussi d’une démarche normale comme il en va dans tous les pays, car il faut bien que les hommes en place appliquent la politique du gouvernement. Il faut souligner aussi que la nomination comporte également la responsabilité.

En ce qui concerne l’instance de régulation des médias, la loi sur les médias était complètement dépassée. La réforme initiée a suscité l’inquiétude de la Commission européenne, gardienne des traités, qui a introduit des procédures d’infraction à l’encontre de la Hongrie. Mais il faut savoir qu’il y a des centaines de procédures d’infraction en cours à tout moment à l’encontre de tous les pays-membres, sur les sujets les plus divers. La Hongrie ne fait pas exception. En interne, la Cour constitutionnelle hongroise, loin d’avoir été « à la botte » du gouvernement, a elle-même invalidé plusieurs éléments de la première loi sur les médias.

Aujourd’hui, il n’y a plus de problème, et la Commission européenne l’a confirmé. La pluralité de la presse est totale en Hongrie, et il n’existe aujourd’hui en Hongrie aucun organe de communication dont on pourrait dire qu’il est le « porte-voix du gouvernement ».

La liberté d’expression est également totale comme cela a été confirmé par les campagnes électorales de 2014 où les opinions les plus diverses et les plus débridées ont pu s’exprimer dans la critique du gouvernement.

La politique extérieure

La Hongrie est complètement ancrée dans le commerce européen. En effet, elle réalise 85 % de son commerce avec l’Union européenne.

Elle a cherché à diversifier ses relations pour faire progresser l’économie du pays. D’où une ouverture vers l’Est, la Russie, la Chine, le Japon, l’Indonésie, Singapour, l’Inde, ces pays ayant actuellement des taux de croissance plus élevés que ceux de l’Europe occidentale.

En ce qui concerne « l’ouverture vers l’Ouest », sur laquelle on l’interrogeait, Viktor ORBAN a déclaré non sans humour « il n’y en n’a pas, car nous y sommes déjà. On ne peut pas ouvrir de porte vers une pièce dans laquelle on se trouve ».

Les relations de la Hongrie avec la Russie ont provoqué des « grincements de dents ».

Il faut rappeler qu’en matière énergétique, le pays est dépendant de la Russie et du passage par l’Ukraine, à 100 % pour le gaz et à 85 % pour le pétrole.

En matière géopolitique, la Russie est un grand pays, ce n’est plus l’URSS. Il ne peut y avoir d’avenir sans une relation normalisée avec la Russie. Cette relation est hypothéquée par l’affaire ukrainienne, mais il faut voir plus loin. La Hongrie a toujours été loyale à l’Union européenne en votant toutes les sanctions à l’encontre de la Russie, en dépit du coût qui en résulte pour le pays. Malgré ce problème, tous les pays d’Europe cherchent aujourd’hui à se rapprocher de la Russie, pour différentes raisons, dont les principales sont économiques. La Hongrie ne fait pas exception.

Les migrants

Carte Europe

L’espace SCHENGEN établit une frontière extérieure à l’Union européenne, mais pour autant les frontières internes à l’Union existent toujours et cet effacement des frontières internes n’est tenable que si les frontières extérieures sont efficacement gardées.

Les accords de Schengen prévoient la possibilité de rétablir provisoirement les contrôles aux frontières intérieures en cas de « défaillance grave » dans le contrôle des frontières extérieures. C’est pour que cette défaillance grave ne se produise pas – du moins pour ce qui la concerne – que la Hongrie a pris les mesures nécessaires à sa frontière avec la Serbie et la Croatie.

Il faut savoir en effet que les migrants n’empruntaient pas les postes-frontière normaux officiels existants – et qui n’ont jamais été fermés – et préféraient passer, en toute illégalité, par la « frontière verte ». Il en résultait une situation de désordre qu’aucun pays ne peut se permettre.

Refus du plan de répartition des migrants.

L’Union européenne s’est avérée incapable de gérer ce problème, tout simplement parce les Traités ne lui en donnent pas les moyens. Elle n’a ni police, ni armée, ni garde-frontières. Si tous les Etats-membres concernés avaient pris leurs responsabilités au bon moment comme la Hongrie l’a fait, nous ne serions peut-être pas en train de constater, avec désarroi, l’apparition de mesures de restrictions de la circulation entre pays à l’intérieur de la zone Schengen.

Les migrants souhaitent aller dans des pays bien précis : Allemagne, Suède… En conséquence, le plan de répartition obligatoire est irréaliste (les réfugiés n’accepteront pas qu’on les « envoie » ailleurs), attentatoire à la dignité humaine des migrants et imposé par la force, ce qui est contraire aux règles et aux valeurs européennes telles que nous les comprenons.

L’Union européenne a « décidé » de relocaliser 160 000 migrants sur 2 ans. Ce plan ne fonctionne pas. Au rythme actuel, il faudrait 160 ans pour relocaliser cette infime partie des migrants car les flux continuent à arriver. Ce plan n’a pas beaucoup de sens.
Les recours

La commission européenne n’est pas mandatée pour imposer à un pays des populations qui ne veulent pas s’y rendre.

Quant à la législation relative aux migrants reprochée à la Hongrie, elle n’est pas très différente de celle que beaucoup d’autres pays de l’Union sont en train de mettre en œuvre, sous la pression des événements.

Nous estimons que la « solidarité » ne consiste pas seulement à accepter sous la contrainte un système de quotas imposé sans qu’on nous ait demandé notre avis. La Hongrie a subi de plein fouet le passage de 400 000 migrants par son territoire, elle les a scrupuleusement enregistrés, elle y a consacré des ressources humaines, matérielles et financières considérables, elle a subi toutes les atteintes bien connues à son image alors qu’elle ne faisait que remplir son devoir de membre de l’Union et de gardienne de la frontière extérieure de Schengen. Nous estimons avoir été largement « solidaires » de l’Europe pour avoir rempli nos obligations d’Européens pour compte commun.

En résumé, le premier ministre hongrois Viktor ORBAN mène une politique de bon sens, que beaucoup de décideurs commencent à partager. Il s’exprime peut-être d’une manière un peu plus directe que les autres, mais les Hongrois ont une aversion naturelle pour la langue de bois, qu’on leur a imposée pendant un demi-siècle de communisme. Ils préfèrent aujourd’hui dire les choses clairement. Et je pense qu’aucun responsable ni aucun observateur sérieux ne peut s’arrêter à la forme sans comprendre le fond du message.

La politique hongroise est profondément européenne, elle a apporté sa pierre à la préservation du système Schengen et même les critiques qu’elle formule – toujours dans un esprit constructif – à l’encontre du fonctionnement actuel de l’Union ne font que prouver son attachement à l’Europe. L’Europe a besoin d’une vision, et il appartient à chacun des 28 d’y apporter sa pierre.